3 octobre 2009

Guinee: J'ai le coeur meurti


Le post d'aujourd'hui n'est en aucun cas gai, je veux juste informer et aussi denoncer vu que c'est la seule chose que je puisse faire pour l'instant.




Si vous n'etes pas encore au courant de ce qui se passe en Guinnee, sachez que le Lundi 28 Septembre 2009 il y a eu une manifestation pacifique dans un des plus grands stades de la capitale, manifestation qui a ete durement reprimandee par la junte.

Comme annoncé, et en dépit de l’interdiction édictée par les autorités la veille, les forces vives ont pu mobiliser une bonne partie de la population de Conakry lundi 28 septembre au stade de la capitale. Elles voulaient manifester contre la candidature à la Présidentielle 2010 du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir. Mais très tôt, alors que la foule nombreuse avait défoncé les portes du stade, les forces de sécurité ont assiégé les lieux pour disperser les manifestants à coups de matraque, de fusils, de canon et de gaz lacrymogène.


Recit d'un reporter Guineen
Tout a commencé ce matin aux environs de 8 heures, quand des militants des forces vives (partis politiques, syndicats, associations qui s’opposent à la candaditature du capitaine Moussa Dadis Camara à la prochaine élection présidentielle) ont, par petits groupes, rallié le lieu de la manifestation que les organisateurs avaient voulue pacifique. Dans la ville, les rues étaient désertes, les commerces, les stations d’essence, les marchés fermés. Bref, Conakry offrait l’image d’une ville morte. Les endroits stratégiques, notamment les carrefours de la capitale, étaient ceinturés par les forces de l’ordre.

Mais malgré ce dispositif de sécurité fort impressionnant, les populations de Conakry ont massivement répondu à l’appel des forces politiques et sociales. Sur les pancartes, on pouvait lire ’’ l’armée doit retourner dans les casernes’’, ’’Dadis doit partir’’ etc. Vers midi, alors que les leaders politiques et leurs militants avaient déjà fait leur entrée dans le stade, les forces de sécurité ont commencé à disperser la foule à coups de matraques, de fusil et de gaz lacrymogènes.

Une manifestante, la quarantaine, que nous avons interrogée au sortir du stade raconte : ’’ J’ai vu des militaires tirer sur des gens. J’ai vu des gens tomber sous les balles. La croix rouge guinéenne évacuait des morts et des blessés. J’ai aussi vu des militaires percer des gens. J’ai vu beaucoup de choses parce que je suis venue au stade depuis huit heures. Moi je suis prête à mourir pour que nos enfants eux soient libres...’’ Nous avons également vu des manifestants aux t-shirt ensanglantés, et des journalistes blessés, saignant.



Un lourd bilan humain
Il faut ajouter que des leaders politiques comme Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo, tous deux anciens Premiers ministres, de même que Mouctar Diallo, Jean Marie Doré, François Fall, ont été brutalisés et conduits au camp Alpha Yaya Diallo, siège du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), avant d’êtres évacués vers une clinique de la place.
Au moment ou nous écrivions ces lignes, le calme est revenu dans la cité mais la circulation n’est pas encore rétablie. Concernant le bilan, aucun chiffre officiel n’a encore été avancé. De sources médiatique, on parle d’une dizaine de morts, de plusieurs blessés, et d’un commissariat de la banlieue saccagée. Selon un médecin du CHU de Conakry, 58 cadavres sont arrivés à la morgue lundi. Tous auraient été tués par balles par les forces de l’ordre guinéennes.
Quant à la junte, elle n’a pour le moment fait aucune déclaration officielle sur les événements de ce 28 septembre que beaucoup comparent déjà à ceux de janvier-février 2007.




Massacre du 28 Septembre 2009 en Guinee
Répondant à l’appel des Forces Vives (Partis Politiques, organisations syndicales, Société Civile…), la population de Conakry s’était fortement mobilisée pour exprimer sa soif de liberté et de démocratie et contre le militaire en place. Face à cette forte mobilisation, les autorités militaires sous l’ordre du Capitaine Moussa Dadis Camara ont ordonné une répression sanglante des manifestants par des tirs à balles réelles, dans un stade du 28 septembre plein à craquer, encerclé de militaires. Ceux-ci se sont livrés à de véritables actes de barbarie et de boucherie humaine.

L'horreur était à son comble:
Fusillades sur des populations désarmées avec des armes de guerre ;
Des femmes humiliées et violées dans l’enceinte du stade;
Des tueries jamais perpétrées en Guinée en une demie – journée avec plus de 300 morts selon diverses sources;
Enlèvement et disparition des corps des victimes dans les hôpitaux de Conakry ;
Plus de 2000 blessés dont les enfants mineurs, les femmes, les jeunes, les personnes âgées,…;
Arrestations, incarcérations et détentions de milliers de manifestants au camp Alpha Yaya Diallo, fief de la junte militaire;
Des responsables de partis politiques dont le Président Elhadj Cellou Dalein Diallo ainsi que le Vice-président Monsieur Bah Oury de l’UFDG et beaucoup d’autres membres et sympathisants de l’opposition brutalisés, blessés, humiliés, arrêtés et traînés sauvagement vers le camp Alpha Yaya avant d’être transportés à l’hôpital pour des soins, sous surveillance militaire.

Source


Viols collectifs
Des témoignages recueillis par l'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York, Human Rights Watch (HRW), confirment cette violence aveugle : "J'ai vu les hommes armés tirer directement sur la foule et tirer en l'air", raconte un témoin. "J'ai vu des Bérets rouges attraper des femmes qui essayaient de fuir, arracher leurs vêtements et toucher leurs parties intimes. D'autres ont battu des femmes, même sur leur sexe. C'était pathétique, les femmes hurlaient", décrit un autre témoin.
"Les viols ont commencé au stade. Des militaires ont violé des femmes", a confirmé Mamadi Kaba, président de la branche guinéenne de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), une ONG basée à Dakar. Selon lui, ces viols se sont poursuivis dans les casernes et les commissariats, sur les femmes arrêtées lors de la manifestation, ainsi que dans les heures qui ont suivi dans les quartiers populaires.


Source



Voici un article qui montre bien les intentions de Dadis
http://www.nlsguinee.com/analyses/analyse355.html

Ou comment installer une dictature
http://www.nlsguinee.com/analyses/analyse355.html

Pour plus d'infos cliquez sur les sites suivants:
INFO1
INFO2
INFO3
INFO4
INFO5



Conclusion

Des corps disparus qui apparemment ont ete enterres dans des fosses communes par "on ne sait qui"(plusieurs sources ayant accusé les militaires d'avoir ramassé des corps pour dissimuler le véritable bilan), une fusillade qui aurait fait au moins 157 morts et plus de 1.200 blessés, des photos choquantes qui vous brisent le moral, actes de barbarie qui depassent l'imagination, des familles livrees a eux memes, un climat de crise, des manifestations un peu partout en Europe pour denoncer ce carnage. Ce qui m'a fait le plus mal ce sont ces temoignages de viols collectifs et ce qui m'a aussi mis hors de moi fut ce communique venant du Ministere de l'interieur: "Pour sa part, le ministère de l'Intérieur ne fait état que de 57 morts, dont 4 par balles perdues. "

Non je ne suis pas Guineene mais ce drame horrible me touche beaucoup, la Guinnee est un pays limitrophe du Senegal et du Mali, 2 pays dont je suis originaire.

Qu'est ce que les Guineens ont fait pour meriter ce sort? Je n'ai pas la reponse. C'est a la fois triste et choquant. Quand on sait que la Guinee est tres riche en Mineraux mais a une des populations les plus pauvres de ce monde, l'on se demande encore si on est bien au 21eme siecle et comment se fait il que ces choses se passent encore en Afrique.

En tant qu'Africaine je reve d'une Afrique Unie, j'espere voir tous ces pays en guerre ou diriges par ces dictateurs Africains (dirigeants fous) acquerir une parfaite et totale DEMOCRATIE (meme si je sais que ce ne sera pas demain la veille).

Il faut savoir garder espoir et en attendant je compatis donc avec tout le peuple Guineen.

PSL a toutes les victimes.



Source: Le Monde de l'Internet

2 commentaires:

Amina a dit…

Je ne sais vraiment pas quoi dire!!!
Cette violence!! Cette barbarie!!
On a beau dire plus jamais cela et ca recommence!!
Tirer sur une foule desarmee?
violer des femmes gratuitement juste pour montrer qui est le plus fort, les humiller et les traumatiser a vie.
J ai des larmes en ecrivant cela...
En lisant cela ca me ramene au Burundi et la violence durant la guerre

L homme est mechant!
La communaute internationale est silencieuse alors qu'apres 1994 au Rwanda on dit plus jamais cela
Darfour plus jamais cela
et ca fait mal de savoir que jusqu'en 2009, presque 2010 la violence si crue/ si deshumaine est tjrs la.

Le pire...et j espere que cela ne va pas se passer...serait que les meurtriers, violeurs restent impunis..
Je prie pour les familles meurtries

NMK a dit…

Tu sais en plus ce qui risque d'arriver c'est comme tu l'as si bien dit que ces meurtriers vont surement/certainement restes impunis, ca me fait trop mal au coeur, surtout apres avoir regarde les photos des blesses, des morts et de ces femmes qui ont ete denudes en plein jour sans raison.
Prions pour eux en esperant que la situation se retablira tres prochainement Amine.
Comme on dit en Wollof, Safara di na Saff sappe en d'autres termes L'enfer sera tres chaud.